Si l’on en croit l’inscription de la distillerie SERVAIN, la fabrication de l’absinthe est déjà pratiquée à Fougerolles en 1855, juste soixante ans après la fondation de la première fabrique à Couvet (Suisse) par le major Dubied.
« […] un médecin, dont on n’a pu retrouver le nom, vint s’établir à Couvet pour y exercer son art. Selon l’usage de ses confrères éloignés des villes, il préparait lui-même les remèdes qu’il prescrivait […] Nous ne devons donc pas être surpris de voir l’esculape de Couvet préconiser une panacée que lui-même préparait avec grand mystère et qui était censée guérir une foule de maux. Cette panacée était l’élixir d’absinthe. Le médecin de Couvet, qui mourut après avoir fabriqué son élixir pendant plusieurs années, légua sa recette à sa vieille et fidèle gouvernante, Mlle Grandpierre. Celle-ci la vendit aux demoiselles Henriod qui se mirent immédiatement à fabriquer l’élixir d’absinthe […] Au commencement de ce siècle (XIXe), les demoiselles Henriod vendirent leur recette à M. Pernod fils qui, le premier, inaugura une fabrication sérieuse et y employa son intelligence des affaires et son activité à trouver des débouchés importants. »
extrait d’un article de l’hebdomadaire suisse, Le Conteur vaudois, 1890
Donc l’extrait d’absinthe semble être originaire de la petite vallée située entre Pontarlier et Neuchâtel, Couvet.
Les personnes qui contribuent à l’explosion de la notoriété de l’extrait d’absinthe sont Abram Louis PERRENOD, et par la suite son fils Henri-Louis PERRENOD en 1798 dont le patronyme modifié « PERNOD » sera attaché à l’histoirede l’absinthe et de l’apéritif anisé. En effet, c’est à cette date que la première distillerie d’absinthe est installée. Elle est connue sous le nom «DUBIED Père & Fils».
En créant en 1805 à Pontarlier la société PERNOD, son gendre, Henri Louis PERNOD, a fait de la petite ville du Haut-Doubs la capitale de l’absinthe. D’abord boisson des artistes et des militaires, elle est adoptée de plus en plus largement, à partir de 1870, par les milieux populaires en raison de son faible prix. À la fin du siècle, elle est devenue l’apéritif le plus consommé en France : plus de 200.000 hectolitres par an vers 1900. Hors de la métropole, les colonies élargissent le débouché.