Quand la princesse Diana croise l’histoire de la distillation à Fougerolles
À première vue, rien ne semble rapprocher Lady Diana Spencer, icône planétaire du XXe siècle, des vergers de cerisiers de Haute-Saône. Et pourtant, l’histoire industrielle de Fougerolles, berceau du kirsch et de l’absinthe, croise, fugacement mais réellement, la trajectoire de la princesse de Galles.
À l’été 1997, quelques semaines à peine avant sa disparition tragique, la presse évoque la présence de Diana à Saint-Tropez. Elle séjourne dans une villa luxueuse, discrètement nichée au cœur d’un domaine surplombant la Méditerranée : la « villa Sainte-Thérèse ». Ce lieu n’est pas anodin. Il fut, au tournant du XXe siècle, la propriété de la famille Bresson de Fougerolles, éminente lignée de distillateurs à l’origine des célèbres Établissements Abel Bresson.

Cette villa portait le prénom de « Thérèse Bresson », épouse d’Hubert Bresson, lui-même fils du fondateur Abel Bresson. Symbole d’une réussite économique fondée sur l’essor du kirsch et de l’absinthe, la « Sainte-Thérèse » témoignait de l’ascension sociale d’industriels issus du monde rural, capables d’inscrire leur nom aussi bien dans l’histoire économique régionale que dans le paysage mondain tropézien. Vendue par la suite au baron Empain, figure du gotha européen et industriel belge, la villa conserve la mémoire de cette double appartenance : entre terroir fougerollais et élite internationale.
Le passage de Diana, évoqué notamment dans un article de Nice-Matin à l’été 1997, jette une lumière inattendue sur cette histoire. Il rappelle que derrière la success story de la distillation fougerollaise, il y a aussi des trajectoires familiales, des lieux de vie, des transmissions patrimoniales. Des noms comme Bresson, Empain… et même Diana, réunis par les hasards de l’histoire et les échos discrets d’un patrimoine oublié.